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Le paradoxe de la politique française

Marc de Scitivaux, invité ce matin sur BFM Radio soulevait un point important à propos de la politique économique française. Pour rééquilibrer les comptes de l’Etat, il y a deux possibilités : baisser les dépenses ou augmenter les impôts. Malheureusement, ces deux moyens ne sont pas synonymes d’un point de vue économique. En effet, s’ils aboutissent au même résultat sur un plan comptable, ils ne créent pas les mêmes incitations pour les individus sur les marchés. La baisse des dépenses est douloureuse pour l’Etat mais ne va pas directement changer les comportements des hommes et femmes du secteur privé alors que la hausse des impôts limitera les investissements et le pouvoir d’achat, ce qui ralentira la reprise. Le problème selon Marc de Scitivaux est le suivant : économiquement, il est indéniable qu’une baisse des dépenses publiques est bien supérieure à une hausse des impôts, mais socialement cela sera ressenti comme un cadeau fait « aux riches » qui ne contribueront pas à hauteur de leur moyen aux erreurs des politiques français.

La tentation d’augmenter les impôts est donc d’autant plus forte que la France continue de bénéficier d’une image « saine » sur les marchés financiers qui lui permet de s’endetter à des taux faibles (environ 3%). Il faudra donc que nos gouvernants se montrent forts pour résister aux sirènes de l’endettement et aux tentations d’augmenter les impôts.

A ce sujet, Olivier Provost ajoutait que le gouvernement commence déjà à céder, en adoptant une position schizophrène : baisser la dette d’une part en promettant de ne pas augmenter les impôts mais « mettre une coup de rabot » dans les niches fiscales dans le même temps. Ainsi, alors que des niches fiscales sont intégrées dans toutes les décisions de l’Etat (Grenelle, restauration etc…) au point de dépasser les 400 niches aujourd’hui, on propose de les réduire brutalement sans penser aux incitations que cela va créer…

Sortir de ce paradoxe semble être le nouveau défi des gouvernements qui devront prendre en compte l’impact de leurs décisions sur les stratégies des entreprises et acteurs du marché s’ils ne veulent pas se retrouver pris en otages par « les spéculateurs » et de fait, piégés dans une spirale de stagnation économique.

Pour résumer, les gouvernants doivent comprendre que « lon vit la crise la plus grande depuis la chute du Mur de Berlin car les Etats Providence seront mis en faillite s’ils se financent par la dette. » (Marc de Scitivaux)

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Les économistes sont restés dans leur tour d’ivoire depuis trop longtemps, au point qu’aujourd’hui ils sont accusés de tous les maux et ne trouvent plus de place pour s’expliquer. Trop abstraite, trop complexe, incapable d’expliquer les phénomènes actuels, voilà la conception qu’a l’individu lambda de l’économie. Ce blog a pour but de réconcilier cette discipline simple, vivante et intuitive avec ceux qui s’interrogent sur les problèmes que posent nos économies globalisées. Ici, pas de mathématiques, pas de grands discours ni de suites incompréhensibles de statistiques. Nous ramenons l’économie dans la réalité qu’elle n’aurait jamais du quitter…