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Les faits de société à travers le prisme de l'économie…

Dominique Seux : Patron pollueur patron payeur

Cinquante jours après le début de la pire marée noire de toute l’histoire des Etats-Unis, le président Barack Obama exige que BP se sépare de son PDG et que le géant du pétrole suspende le versement de son dividende pour faire face aux conséquences financières de ce désastre écologique et économique. Une nouvelle jurisprudence du principe « pollueur-payeur » se dessine : en cas de catastrophe, le patron doit partir et l’entreprise renoncer au profit.

Exiger la tête du « boss » n’a rien d’un tabou. Les patrons truqueurs méritent souvent la prison. Ceux qui ont commis des erreurs stratégiques majeurs, la démission. Personne ne le conteste.

Mais le PDG qui n’a pas pu ou su empêcher un accident dramatique qu’il n’a en rien provoqué doit-il aussi être sacrifié ? Sans doute. Car ce n’est pas parce que le patron du XXI e siècle n’est pas forcément coupable qu’il n’est pas au moins responsable des dérives de l’entreprise qu’il dirige. Personne n’attend de lui qu’il « micro-manage » au quotidien une multinationale mais il se doit d’être le garant d’une culture d’entreprise. C’est lui, en engageant sa responsabilité, qui doit inciter ses troupes à limiter la prise de risques, à trouver un équilibre entre la pression concurrentielle à court terme et les exigences du long terme. Daniel Bouton a payé pour Kerviel, Tony Hayward devrait être puni pour Deepwater.

Tout comme son PDG, BP doit également faire face à ses responsabilités. Le fond n’est sur ce point pas contestable. La forme en revanche laisse à désirer. Ce n’est pas parce qu’il est britannique et riche à milliards que BP doit être mis à l’amende. C’est parce qu’il a pollué et qu’il peut assumer le coût de cette pollution. En cédant aux accents populistes et nationalistes, le président américain se trompe de cible et joue contre son camp. Tout autant « british » qu’américain, BP est non seulement l’un des principaux producteurs d’or noir en Amérique mais c’est aussi un géant dont 40 % des actionnaires sont américains. Fragiliser durablement BP, c’est donc affaiblir aussi les Etats-Unis. Enfin, s’attaquer au symbole du dividende, c’est chercher au-delà du management à punir l’actionnaire. La valeur boursière de BP a déjà été pratiquement divisée par deux. L’actionnaire a déjà été suffisamment puni.

Source: Les Echos

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Quand les politiques réinventent l’économie

Ce matin, Corinne Lepage, invitée d’Hedwige Chevrillon au 12-15 de BFM Radio, annonçait le congrès annuel de Cap 21, orienté autour de 4 axes : citoyen, économique, écologique et social.

Concernant la politique de la décroissance, si chère aux fondateurs de l’écologie politique moderne promue par le Club de Rome en 1957, l’eurodéputé précisait qu’une telle politique ne pouvait conduire qu’à des « ravages ».

Elle proposait alors d’«Inventer un nouveau modèle de développement qui prenne en compte le caractère fini des ressources dans lesquelles nous vivons, c’est indispensable ».

Madame Lepage aurait du se souvenir que c’est là tout l’objet de la science économique définie par Lionel Robbins comme la « science qui étudie le comportement humain dans la relation entre des fins et des moyens rares à usages alternatifs », dans Essay on the Nature and Significance of Economic Science (1932). Plus encore, elle aurait du s’intéresser aux travaux de Julian Simon (The Ultimate Resource, 1981) pour comprendre que le système le plus efficace pour réduire le gaspillage de ressources rares n’est autre que le marché. En effet, sur le marché, et à la condition essentielle que les ressources aient un propriétaire, le système de prix  et la concurrence disciplinent les comportements. Les producteurs étant contraints de réduire leur prix pour vendre leurs biens devront trouver le moyen le plus efficace pour produire. Puisque les ressources, naturelles et humaines sont rares et coûteuses, il est donc obligatoire de les utiliser de façon économe.

Si Cap 21 refuse le marché, quel système peut-il nous proposer qui remplacera la concurrence et permettra en même temps d’économiser les ressources ? Un contrôle public des ressources rares, l’Histoire nous a montré que cela était toujours voué à l’échec (pollution en URSS, sauvegarde des espèces menacées en Afrique, braconnage aux Etats-Unis, ces trois phénomènes ont disparu avec l’apparition de la propriété et la mise sur le marché des ressources en danger). En matière de sauvegarde des ressources naturelles comme humaines, il n’y a pas de troisième voie et malheureusement il n’en existe qu’une seule réellement efficace : le marché.

Cela peut paraître dur à entendre, mais la protection de l’environnement comme de n’importe quel type de biens ne peut passer que par la propriété et l’échange libre, les deux institutions qui fondent le système marchand.

A propos des études empiriques sur la supériorité du marché pour protéger les espèces en voie de disparition et les ressources naturelles, voir les travaux de Garett Hardin, Hernando de Soto, Bruce Yandle.

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RÈseau LHC

Encore un site d’économie ?

Les économistes sont restés dans leur tour d’ivoire depuis trop longtemps, au point qu’aujourd’hui ils sont accusés de tous les maux et ne trouvent plus de place pour s’expliquer. Trop abstraite, trop complexe, incapable d’expliquer les phénomènes actuels, voilà la conception qu’a l’individu lambda de l’économie. Ce blog a pour but de réconcilier cette discipline simple, vivante et intuitive avec ceux qui s’interrogent sur les problèmes que posent nos économies globalisées. Ici, pas de mathématiques, pas de grands discours ni de suites incompréhensibles de statistiques. Nous ramenons l’économie dans la réalité qu’elle n’aurait jamais du quitter…