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Les faits de société à travers le prisme de l'économie…

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David Baverez : Le retour de la stagflation

Comme vous le diront les grands économistes, « l’inflation, c’est comme le ketchup » : comme ça ne sort pas naturellement, on tape dessus, encore et encore, jusqu’à ce qu’on en ait plein son assiette…

Salaires en hausse de 20 % en Chine, prix des matières premières de retour au pic du premier semestre 2008, biens alimentaires attendus en hausse à deux chiffres par la FAO, prix de l’habillement au Royaume-Uni estimé par Next en hausse de 8 %… autant de signes annonciateurs du retour de l’inflation dès 2011. Le concept de “core inflation”, officiellement sous contrôle, devient ainsi de moins en moins pertinent pour le commun des mortels des lors qu’il exclut la hausse des principaux postes de dépenses… Allez donc expliquer l’absence d’inflation aux Parisiens, quand seulement 1 %, s’ils n’ont pas eu la chance d’hériter un capital de leurs parents, peuvent financièrement se loger dans plus de 100m2…

On voit bien, comme lors du premier semestre 2008, la réaccélération du transfert de richesses des pays développés, dont la valeur ajoutée est de moins en moins reconnue par le client final, vers les pays émergents, riches de leurs ressources naturelles.

A ce retour de l’inflation semblent s’allier les premiers signes de ralentissement de la reprise économique non seulement de la part du consommateur (révisions de Carrefour ou Ahold dans la distribution alimentaire), mais, de manière plus surprenante, également de la part du secteur de la technologie et de l’informatique, illustré par les récentes alertes de Cisco, Autonomy ou CapGemini. Sans doute faut-il y voir les premiers effets des coupes budgétaires de l’Etat – qui, on l’oublie trop souvent, représente encore 20 à 25 % du secteur IT (informatique et télécommunications, ndlr) pourtant perçu généralement comme relevant seulement du secteur privé.

Ajoutons enfin une dose de “risque souverain”, terme politiquement correct pour décrire la perte de souveraineté avérée cette semaine dans le cas de l’Irlande, avant celle à venir du Portugal, devançant sans doute d’une courte tête l’Espagne, dont on attend toujours les reformes structurelles promises en juin dernier ; une Espagne bien en retard par rapport aux efforts impressionnants déployés par l’Irlande tout au long de 2010, malheureusement perdus d’avance face à l’endettement global record du pays de près de 300 % du PNB.

Ce cocktail de retour d’inflation allié au ralentissement économique rappelle dangereusement la stagflation de la deuxième moitié des années 1970, ou plus récemment, de la première moitié 2008 dont on se souvient comment les espoirs théoriques de “decoupling” vinrent finalement se heurter à la réalité d’un monde désormais pleinement globalisé. Et gardons de plus en tête que la crise irlandaise marque bien plus le début plutôt que la fin des crises étatiques, là encore confirmées par l’annonce grecque cette semaine de révision à la hausse de leurs déficits publics…

« Gouverner, c’est prévoir » disait Emile de Girardin. « Gouverner, c’est : faut voir ! » semblent lui répondre nos dirigeants européens, désespérément réactifs face aux attaques des marchés financiers, dont, sans jouer les Nostradamus, on peut légitimement s’attendre à ce qu’elles s’accélèrent tout au long de 2011.

Alors, au moment où tous les experts semblent s’accorder sur les mérites des actions européennes, à l’heure où, à en croire le sondage de Bank of America-Merrill Lynch du mois de novembre, les gérants actions européennes n’ont jamais été autant investis depuis l’été 2007, l’heure n’appellerait-elle pas plutôt de manière contrariante à la prudence pour 2011 ?

Un peu comme les dirigeants d’Adidas ou de Saint Gobain qui, refusant de commenter les perspectives de 2011, viennent de préférer se fixer publiquement des objectifs stratégiques à l’horizon cinq ans plutôt que les trois ans standards… Un peu comme si 2013 pouvait être encore retardée de deux ans ?

 

Source : Les Echos

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Ce qu’on ne peut savoir des politiques keynesiennes

Voici un article très intéressant (de E. Glaeser, New York Times) pour comprendre l’incertitude qui baigne les politiques économiques aujourd’hui.

What We Don’t Know, and Perhaps Can’t

What have we learned from this recent recession?

We have been reminded that the global economy is fragile, and we know that the banking sector needs reform. But on the fundamental question of how to reduce recessions and unemployment, I’m not sure we’re any more knowledgeable than we were five years ago – and that means we’re not very knowledgeable.

Like a 19th century doctor, we are better at diagnosing the illness than delivering a reliable cure.

No one can still think that we live in an age of “great moderation,” and it is good to have learned that lesson. But while it’s helpful to learn that the world is delicate, it would be better to know how to improve things. In this case, there is the usual split between those problems that are subject to microeconomic analysis, where we have some hope of consensus, and those that require the tools of macroeconomics, where intellectual wars still rage.

Banking reform can be understood with basic microeconomic tools, and the logic of economics pushes quite clearly in the direction of reform. The government has proven that it will step in and protect banks and other financial institutions in the case of a crisis. (Note that there is no consensus that such intervention is wise, because that’s a macroeconomic issue, just about what to do given that the government will intervene.) Public intervention comes at a significant cost, and so when banks take risks, they are imposing costs on the rest of us. Microeconomics 101 says that this is anexternality and that something needs to be done to limit the risk-taking of implicitly insured institutions.

There is certainly a healthy debate about the appropriate nature of the remedy. Are higher capital requirements enough? Should banks be charged a risk tax based on their portfolios? Should the biggest banks be broken up so that they are no longer too big to fail? But all these interventions move in the same direction, and most economists agree that this is the right course for the ship of state to sail.

There is no equivalent consensus about fighting unemployment and economic downturn. For decades, the economics profession had been moving away from Keynes, but when the recession hit, no one had much of a viable alternative to Keynesian countercyclical spending. We’ve had a $787 billion recovery act — a great burst of Keynesian activity — and unemployment remains at 9.9 percent.

Does that mean that recovery spending was a waste or just that we didn’t do enough of it? Is public spending just crowding out private employment? Or is each public employee spending more on private goods, thereby creating an employment multiplier? We don’t really know.

Little clarity comes from state-level data either. The chart below shows a plot of the change in unemployment between January 2009 and March 2010 on per capita Federal Recovery Act funds received in each state.This relationship is negative and almost statistically significant at the 5 percent level, which lends a bit of support to the view that the recovery spending reduced unemployment. But that negative relationship is driven entirely by three states with very few people — Alaska and the Dakotas. If I weight by population, or eliminate those three states, or even control for state unemployment as of January 2009, there is no longer any significant relationship between spending and change in unemployment. I’m not suggesting that spending did or didn’t reduce unemployment; I am asserting that we can’t tell anything with any degree of certainty.

DESCRIPTION

To add more complexity to the mix, even if we found that recovery funds did significantly reduce unemployment, that wouldn’t necessarily justify their cost. If you hire thousands of people on make-work jobs, then you are wasting their time. That cost needs to be weighed against the benefits of countering the recession.

Our knowledge of microeconomic policies comes from repetition and randomization. We have a lot of examples of rent control, and so economists can give pretty reliable advice about its impact. Plenty of smaller interventions – housing vouchers, giving students incentives to read – can be allocated with randomized trials, which produces far more reliable results. The John Bates Clark Medal, given every other year to a particularly distinguished economist under 40, was just awarded to Esther Duflo, who has been a pioneer at using this experimental approach in the developing world.

The fundamental problem with acquiring certainty about Keynesian intervention is that anti-recessionary spending is just not very amenable to clean, compelling empirical evaluation. Recessions aren’t that common, and there are too many moving parts. Times change, so it isn’t obvious that the lessons of the 1930s – not that we can agree on those, either – are applicable today.

And so we are left wading in ignorance. It is a great tragedy that the most important area of economic decision-making is also the area where we will always know the least.

Pour voir l’article sur son site original, c’est ici

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RÈseau LHC

Encore un site d’économie ?

Les économistes sont restés dans leur tour d’ivoire depuis trop longtemps, au point qu’aujourd’hui ils sont accusés de tous les maux et ne trouvent plus de place pour s’expliquer. Trop abstraite, trop complexe, incapable d’expliquer les phénomènes actuels, voilà la conception qu’a l’individu lambda de l’économie. Ce blog a pour but de réconcilier cette discipline simple, vivante et intuitive avec ceux qui s’interrogent sur les problèmes que posent nos économies globalisées. Ici, pas de mathématiques, pas de grands discours ni de suites incompréhensibles de statistiques. Nous ramenons l’économie dans la réalité qu’elle n’aurait jamais du quitter…